La plastie abdominale ou abdominoplastie est une intervention chirurgicale qui permet de retendre la peau du ventre et d’enlever une partie de la peau excédentaire et/ou abîmée.

Dans certains cas, la plastie abdominale peut être associée à la remise en tension des muscles de la paroi abdominale (lorsqu’il existe un « diastasis » gênant), et/ou à une lipoaspiration de certaines zones de la paroi.

L’intervention n’est prise en charge par la sécurité sociale qu’en cas de dégradations majeures de la paroi abdominale antérieure avec tablier abdominal recouvrant partiellement le pubis, justifié par une photographie préopératoire : après amaigrissement pour obésité morbide, dans les suites de la chirurgie bariatrique, en post opératoire, ou en post gravidique.

Dans le cas contraire, la plastie abdominale est une intervention de chirurgie considérée comme esthétique.

Plastie abdominale

BILAN PRÉ-OPÉRATOIRE

Il va permettre d’apprécier :

  • L’état de distension de la peau qui peut retomber en forme de ‘’tablier’’, présenter des vergetures, être le siège de cicatrices abdominales de plus ou moins bonne qualité parfois adhérentes provoquant alors des déformations particulièrement inesthétiques.
  • La surcharge graisseuse et sa répartition. Une surcharge pondérale globale importante amènera à différer l’intervention après une cure d’amaigrissement.
  • L’état de la musculature , sa tonicité, l’existence d’un relâchement de la partie médiane (appeler diastasis) assez fréquent après des grossesses, ou d’une éventration. Une visite de l’anesthésiste et des examens généraux sont nécessaires à la recherche d’une éventuelle contre indication opératoire.

Une consultation d’anesthésie est obligatoire plusieurs jours avant l’intervention de plastie abdominale, au cours de laquelle sont prescrits des examens biologiques (prise de sang) et éventuellement cardiologiques (électrocardiogramme).

Des photographies médicales avant et après la plastie abdominale sont toujours réalisées.

Une gaine abdominale, est prescrite.

Si l’intervention n’est pas prise en charge par la sécurité sociale, prévoyez une période d’indisponibilité professionnelle de 1 à 2 semaines après l’intervention, car aucun arrêt de travail ne pourra vous être prescrit.

Les consignes médicales systématiques les plus importantes sont les suivantes :

  • Arrêt strict du tabac 2 mois avant l’intervention, pour réduire le risque de nécrose cutanée.
  • Arrêt de la prise d’aspirine, d’anti-inflammatoires, ou d’anti-coagulants oraux dans les 15 jours qui précèdent l’intervention de plastie abdominale, pour réduire le risque hémorragique, en accord avec votre médecin traitant ou cardiologue.
  • Arrêt de la contraception orale 1 mois avant l’intervention, pour diminuer le risque thrombo-embolique.

INTERVENTION DE PLASTIE ABDOMINAL

L’intervention de plastie abdominale se déroule toujours sous anesthésie générale. Elle dure de 1h30 à 3 heures selon les cas.
Vous êtes hospitalisée le matin de l’intervention à 7h00.
Vous devez impérativement être à jeun depuis minuit (y compris pour l’eau et le tabac).

SUITES OPÉRATOIRES

Une surveillance a lieu en salle de réveil d’abord, puis dans votre chambre.

Un système de drainage (drains aspiratifs) est habituellement mis en place pour diminuer les risques d’hématome. Il est conservé pendant une durée variable de quelques jours à quelques semaines, selon sa production. Il n’empêche pas le retour à domicile, si le chirurgien esthétique considère qu’il est possible.

Le pansement est retiré le lendemain de l’intervention de plastie abdominale. Il a pour but de comprimer les zones décollées pendant les premiers jours. Il est progressivement remplacé par une gaine abdominale de maintien haute, en tissu élastique sans armature, que vous aurez achetée avant l’intervention, et qui est à conserver jour et nuit pendant 1 mois environ.

Afin de réduire le risque de phlébite, votre lever précoce sera systématiquement encouragé, dès le lendemain de la plastie abdominale. Ne vous levez pas seule la première fois, et attendez l’infirmière. De même, un traitement anticoagulant par injections sous-cutanées sera systématiquement institué.

Les efforts musculaires abdominaux (en particulier le port de charge) sont interdits pendant 2 mois.

Des troubles digestifs (pesanteur, constipation) peuvent s’observer et nécessiter parfois un traitement adapté.

L’hospitalisation pour une plastie abdominale dure entre 2 et 3 jours en moyenne. Il est toutefois possible qu’elle dure plus longtemps. Il est recommandé qu’une personne accompagne votre retour à domicile.

Les fils sont résorbables (aucun fil à retirer).

La première douche est autorisée le lendemain de l’ablation des drains.

De façon classique et habituelle, il existe pendant les premières semaines ou les premiers mois qui suivent l’intervention :

  • un oedème abdominal (gonflement) et des ecchymoses abdominales (« bleus »). D’importance variable, ils sont souvent asymétriques. Ils persistent pendant quelques semaines, et au moins 15 à 21 jours.
  • une diminution ou une disparition de la sensibilité des zones abdominales décollées au-dessus du pubis pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. En outre, les zones abdominales décollées restent indurées pendant plusieurs mois.
  • Les douleurs abdominales sont bien soulagées par les traitements antalgiques. Toutefois, en cas de traitement associé d’un diastasis des muscles droits de l’abdomen, les douleurs de la paroi abdominale peuvent être importantes et durables.
  • La période d’arrêt de travail est de 1 à 2 semaines environ.
  • La période d’arrêt des activités sportives est de 2 mois environ.
  • Plusieurs consultations de contrôle sont réalisées, environ 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an après l’intervention.
  • Finalement, 6 à 12 mois sont nécessaires avant de pouvoir juger du résultat définitif de l’intervention de plastie abdominale. Dans tous les cas, il existe toujours un certain degré d’asymétrie entre les deux côtés. Les grossesses et les variations importantes de poids sont fortement déconseillées après l’intervention, dont elles risquent de détériorer le résultat.

RÉSULTATS

Ventre distendu avec une peau relâchée associée à des excès de graisse

Résultat à 6 mois d’une plastie abdominale

RISQUES

La plastie abdominale comporte des risques :

  • les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire). Le risque de survenue est diminué par le port de bas antithrombose, le lever précoce, et le traitement anticoagulant.
  • l’hématome, qui peut obliger à une réintervention sous anesthésie générale.
  • L’épanchement lymphatique, relativement fréquent, qui peut apparaître quelques semaines après l’intervention, et peut conduire à des ponctions répétées et/ou à une réintervention pour drainage.
  • La nécrose cutanée, qui prolonge de plusieurs semaines la durée de la cicatrisation et laisse une cicatrice large. Elle est nettement favorisée par le tabagisme, qui altère durablement la circulation capillaire du sang, ainsi que par l’obésité. L’importance de cette nécrose peut être très variable, et son traitement peut nécessiter une nouvelle intervention.
  • L’infection est rare, mais possible. Elle peut nécessiter un drainage chirurgical.
  • Modifications de la sensibilité : à type d’engourdissement, d’insensibilité, ou de sensations « bizarres » dans la région située sous l’ombilic, ces modifications sont fréquentes et disparaissent habituellement, au moins partiellement, avec le temps (plusieurs mois ou années selon les cas).
  • Les cicatrices peuvent être larges ou hypertrophiques (en relief), de façon imprévisible. Elles peuvent parfois nécessiter une retouche chirurgicale lorsqu’elles sont larges et/ou des injections de corticoïdes lorsqu’elles sont hypertrophiques.
  • La position exacte du nombril, ainsi que la symétrie des cicatrices ne peuvent pas être garanties.
  • Les « oreilles » cicatricielles peuvent aussi nécessiter une retouche chirurgicale plusieurs mois après l’intervention.
  • Subjectivité : L’intervention étant motivée par des raisons esthétiques, les résultats ne peuvent être appréciés que subjectivement. Il est donc important d’admettre que les résultats obtenus peuvent ne pas correspondre exactement aux résultats espérés