Injection de graisse – lipostructure

Le principe est de réaliser une véritable auto-greffe de cellules graisseuses. Les injections de graisse peuvent s’appliquer à un grand nombre de dépressions (creux) naturelles, post-traumatiques ou iatrogéniques. On peut résumer les objectifs et les indications de la liposculture (injections de graisse) de la manière suivante :

Injection de graisse – lipostructure

INDICATIONS EN CHIRURGIE ESTHÉTIQUE

  • Le comblement et l’atténuation de certaines rides, notamment au niveau du visage
  • La restauration des volumes et des formes du visage : il peut s’agir notamment de la restauration d’un visage émacié par le vieillissement ou dans les suites d’un amaigrissement important.
  • Un complément associé au lifting cervico-facial pour améliorer l’harmonie du visage.
  • La correction d’irrégularités secondaires à une lipoaspiration.
  • Le remodelage de la silhouette, encore appelé Lipomodelage : il consiste à prélever la graisse dans une zone où elle est excédentaire (culotte de cheval par exemple) et la réimplanter dans une zone où le volume manque (haut de la fesse par exemple).
  • L’augmentation mammaire par injection de graisse

Le traitement de ces disgrâces esthétiques ne justifie pas une prise en charge par l’assurance maladie.

INDICATIONS EN CHIRURGIE RÉPARATRICE

  • Le comblement d’une dépression tissulaire à la suite d’un traumatisme
  • La correction des fontes graisseuses après trithérapie chez les patients HIV +.
  • L’amélioration esthétique des résultats de reconstruction mammaire après l’ablation de la glande mammaire, ou après mise en place d’implants mammaires.

Dans ces indications de chirurgie reconstructrice, la lipostructure peut être prise en charge par l’assurance maladie sous certaines conditions. Il faut cependant garder à l’esprit que la lipostructure doit toujours être considérée comme une véritable intervention chirurgicale qui doit être réalisée par un Chirurgien Plasticien

INTERVENTION DE LIPOSTRUCTURE

Un bilan pré-opératoire est réalisé conformément aux prescriptions.

Le médecin-anesthésiste sera vu en consultation au plus tard 48 heures avant l’intervention.

Le tabac ne constitue pas une contre-indication formelle mais son arrêt un mois avant l’intervention de lipostructure est recommandé compte-tenu de son incidence néfaste sur la cicatrisation.

Aucun médicament contenant de l’aspirine ne devra être pris dans les 10 jours précédant l’intervention.

La lipostructure (injections de graisse) est habituellement réalisée sous anesthésie locale approfondie par des tranquillisants administrés par voie intra-veineuse. On peut aussi avoir recours à une anesthésie locale simple, voire à une anesthésie générale. Le choix entre ces différentes techniques sera le fruit d’une discussion entre vous, le chirurgien plasticien et l’anesthésiste.

Déroulement des injections

1ère étape: Prélèvement de la graisse

On commence par procéder à un repérage précis des zones de prélèvement de la graisse, ainsi que des sites de réinjection.

Le prélèvement du tissu graisseux est effectué de façon atraumatique par une micro-incision cachée dans les plis naturels, à l’aide d’une très fine canule d’aspiration. On aura choisi une région discrète où il existait une réserve, voire un excès de tissu graisseux.

2ème étape: Centrifugation de la graisse

La centrifugation de la graisse dure quelques minutes, elle permet de séparer les cellules graisseuses intactes, des autres constituants non désirés (plasma, globules rouges…). Ainsi on obtient un concentré de cellules graisseuses purifiées prêt à être injecté.

Centrifugation de la graisse

Lorsque l’on souhaite prélever une grande quantité de graisse, il est possible d’utiliser un nouveau dispositif « PURE GRAFT » collecteur et purificateur de la graisse commercialisé par le laboratoire Eurosilicone.

Dispositif « PURE GRAFT » collecteur et purificateur de graisse

3ème étape: Réinjection de la graisse

La réinjection du tissu graisseux se fait à partir d’incisions de 1 mm à l’aide de micro-canules.

Réinjection de la graisse

On procède ainsi à l’injection de micro-particules de graisse dans différents plans et selon des directions multiples et divergentes, afin d’augmenter la surface de contact entre les cellules implantées et les tissus receveurs, ce qui améliore la survie des cellules adipeuses greffées.

Dans la mesure où il s’agit d’une véritable prise de greffes de cellules vivantes, et sous réserve que la technique soit bonne et la prise de greffe effective, les cellules ainsi greffées resteront vivantes au sein de l’organisme, ce qui fait de la technique de lipostructure (injections de graisse) une technique définitive puisque les cellules adipeuses ainsi greffées vivront aussi longtemps que les tissus qui se trouvent autour d’elles.

La durée de l’intervention est fonction de la quantité de graisse à réinjecter et du nombre de localisations à traiter. Elle peut varier de 30 minutes à 2 heures en cas d’injections de graisse isolée.

SUITES OPÉRATOIRES

Dans les suites opératoires, les douleurs sont en règle générale peu importantes.

Un gonflement des tissus (œdème) apparaît pendant les 48 heures suivant l’intervention et mettra en général 5 à 15 jours à être totalement résorbé.

Des ecchymoses (bleus) apparaissent dans les premières heures au niveau des zones d’ injections de graisse: elles se résorbent dans un délai de 10 à 20 jours après l’intervention de lipostructure.

Ainsi, si la récupération physique est habituellement rapide du fait du caractère léger et superficiel de l’intervention, il conviendra de bien tenir compte de l’importance de la gêne sociale entraînée par l’œdème et les ecchymoses, afin d’adapter sa vie familiale, professionnelle et sociale.

Il convient de ne pas exposer au soleil ou aux U.V. les régions opérées avant 4 semaines au moins, ce qui ferait courir le risque de pigmentation définitive.

Après résorption des phénomènes d’œdème et d’ecchymoses, le résultat commence à apparaître dans un délai de 2 à 3 semaines après l’intervention.

RÉSULTAT D’UNE LIPOSTRUCTURE

Il est apprécié dans un délai de 3 à 6 mois après l’intervention de lipostructure.

Il est le plus souvent satisfaisant, chaque fois que l’indication et la technique ont été correctes : les dépressions sont en règle générale comblées et les volumes restaurés.

Il existe une différence variable de, 20 à 40 %, entre la quantité de graisse réinjectée et la quantité de prise de la greffe. Le praticien en aura tenu compte dans l’évaluation de la réinjection graisseuse.

Il faut savoir que la graisse réinjectée qui a pris en tant que greffe graisseuse est sensible, à l’avenir, aux variations pondérales, donc en cas d’amaigrissement ou de prise de poids, les régions ayant bénéficié de lipostructure se creuseront ou augmenteront de volume.

Avec le temps, le résultat se détériorera progressivement, du fait de la poursuite naturelle du vieillissement de ces mêmes tissus.

Résultat avant et après injection de graisse au niveau du visage

LES COMPLICATIONS ENVISAGEABLES D’UNE LIPOSTRUCTURE

Les injections de graisse, bien que réalisée pour des motivations essentiellement esthétiques, n’en restent pas moins une véritable intervention chirurgicale, ce qui implique les risques liés à tout acte médical, aussi minime soit-il.

Les vraies complications sont rares après des injections de graisse de qualité : une grand rigueur dans la pose de l’indication et la réalisation chirurgicale doit assurer, en pratique, une prévention efficace et réelle, notamment les canules mousses respectent la peau, les vaisseaux et les nerfs.

L’infection est normalement prévenue par la prescription d’un traitement antibiotique per et/ou post-opératoire.

La complication la plus fréquente après des injections de graisse consiste en une hyper-correction qui peut être liée à la réinjection d’une quantité excessive de graisse et se traduit par un excès de volume qui peut être inesthétique.

Une telle hyper-correction devient vite permanente et son traitement est volontiers délicat puisqu’il ne peut être réalisé en règle générale par une simple lipoaspiration : le plus souvent, en effet, seule une réintervention avec une véritable exérèse chirurgicale de la graisse en excès assurera la correction d’une telle hyper-correction.

Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais simple- ment prendre conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple, comporte toujours une petite part d’aléas.