La réduction mammaire est une intervention chirurgicale qui permet de diminuer les seins trop volumineux en retirant à la fois de la peau et de la glande mammaire.

Cette intervention est prise en charge par la sécurité sociale lorsque le chirurgien esthétique enlève plus de 300 grammes par sein opéré.

L’intervention réduit le volume de la poitrine, et corrige la chute du sein et une éventuelle asymétrie mammaire préexistante.
La position de l’aréole et du mamelon du sein est remontée par l’intervention de réduction mammaire ou plastie mammaire de réduction.

La réduction mammaire

CICATRICES

Le nombre de cicatrices effectuées sur les seins varie en fonction du degré de réduction du volume mammaire. La cicatrice peut comporter 3 parties:

  • une cicatrice circulaire qui se situe autour de l’aréole (round block), constante
  • une cicatrice verticale située entre le pôle inférieur de l’aréole et le sillon sous-mammaire, quasi-constante
  • une cicatrice horizontale dans le sillon sous-mammaire (cicatrice en T inversé). Cette cicatrice horizontale peut souvent être réduite ou même évitée si la morphologie du sein et l’élasticité de la peau le permettent.

Après une réduction mammaire, les cicatrices apparaissent rouge et visibles au cours des premiers mois. Elles vont au fil des mois s’atténuer jusqu’à blanchir totalement. Leur aspect définitif est jugé au bout d’un an. Elles doivent être protégées du soleil pendant 1 an.

BILAN PRÉ-OPÉRATOIRE

Un examen clinique de la poitrine permet d’apprécier :

  • Le volume des seins.
  • Le degré de la chute de la poitrine.
  • La qualité de la peau des seins, distendue ou tonique, avec ou sans vergetures
  • L’état des mamelons qui peuvent être malformés ou ombiliqués. Ce défaut pourra être corrigé si la patiente le souhaite au cours de la réduction mammaire.

Une visite de l’anesthésiste, des examens généraux et une mammographie sont nécessaires à la recherche d’une éventuelle contre indication opératoire.

Une mammographie pré-opératoire est réalisée de façon systématique chez les femmes de plus de 35 ans ou ayant des facteurs de risque de cancer du sein.

Des photographies médicales de la poitrine sont réalisées avant la réduction mammaire puis au cours des différentes consultations de suivi post opératoire.

Un soutien gorge adapté vous sera prescrit.

Les consignes médicales systématiques les plus importantes avant une plastie mammaire de réduction sont les suivantes :

  • Arrêt strict du tabac au moins 2 mois avant l’intervention, pour réduire le risque de nécrose cutanée et le risque de mauvaise cicatrisation.
  • Arrêt de la prise d’aspirine, d’anti-inflammatoires, ou d’anti-coagulants oraux dans les 15 jours qui précèdent l’opération, pour réduire le risque hémorragique en accord avec votre médecin traitant ou cardiologue.
  • Éviter les grossesses dans les 2 ans qui suivent l’intervention pour éviter de détériorer le résultat esthétique l’opération. Quant à l’allaitement, il reste souvent possible après la réduction de la poitrine, mais cela n’est ni garanti, ni conseillé.

INTERVENTION DE RÉDUCTION MAMMAIRE

Elle se déroule toujours sous anesthésie générale, en position demi-assise, et dure entre 1h30 et 3 heures.
Vous êtes hospitalisée le matin de l’intervention à 7h00
Vous devez impérativement être à jeun depuis minuit.

SUITES OPÉRATOIRES

Une surveillance a lieu en salle de réveil, puis dans votre chambre.

Un système de drainage aspiratif est habituellement mis en place pour réduire le risque d’hématome de la poitrine. Il est généralement conservé de 1 à 2 jours selon sa production. Le drainage n’empêche pas le retour à domicile, si le chirurgien esthétique considère qu’il est possible.

Le pansement est retiré le lendemain d’intervention. Un pansement léger sera réalisé et vous devrez porter le soutien-gorge sans armature prescrit en préopératoire. Il devra être porté nuit et jour pendant environ 1 mois pour bien maintenir la poitrine.

L’hospitalisation dure entre 1 et 2 jours selon les cas. Il est recommandé qu’une personne accompagne votre retour à domicile.

Il n’y a aucun fil à retirer, les sutures sont entièrement résorbables.

La première douche est autorisée le lendemain de l’ablation des drains.

Plusieurs consultations de contrôle sont réalisées, environ 1 mois, 3 mois, 6 mois et 1 an après l’intervention. Puis tous les 5 ans et/ou en cas d’incident éventuel.

De façon classique et habituelle, il existe pendant les premières semaines ou les premiers mois qui suivent la réduction mammaire :

  • un oedème (gonflement) des seins. D’importance variable, il peut être asymétrique. Il s’estompe dans les premières semaines, et peut parfois persister un mois ou plus.
  • des ecchymoses (« bleus ») des seins, souvent asymétriques. Elles persistent pendant quelques semaines, et au moins 15 à 21 jours.
  • Les douleurs des seins sont modérées et bien soulagées par les traitements antalgiques.
  • Il est conseillé de pratiquer une mammographie de référence quelques mois après l’intervention.
  • La période d’arrêt de travail est de 8 à 15 jours environ.
  • La reprise des activités sportives doit être progressive, à partir de 1 mois.

RÉSULTATS APRÈS UNE RÉDUCTION MAMMAIRE

L’intervention réduit le volume des seins, corrige la ptôse mammaire en remontant les seins et corrige une éventuelle asymétrie préexistante.
La position de l’aréole et du mamelon est remontée par l’intervention.

Poitrine volumineuse et tombante

Résultat à 9 mois d’une réduction mammaire pour hypertrophie des seins

Poitrine volumineuse et tombante

Résultat à 9 mois d’une réduction pour hypertrophie des seins

Prothèses mammaires 300 cc silicone

LES RISQUES

Comme toute intervention chirurgicale, la plastie mammaire de réduction comporte des risques :

  • les accidents thrombo-emboliques (phlébite, embolie pulmonaire), dont le risque de survenue peut être diminué par le port de bas anti-thrombose et le lever précoce.
  • L’hématome. Il est dû au saignement de la zone opérée. Lorsqu’il est important, il peut imposer une réintervention chirurgicale sous anesthésie générale.
  • L’épanchement lymphatique, rare, peut conduire à des ponctions répétées et/ou à une réintervention pour drainage.
  • La nécrose des aréoles peut être totale ou partielle. Elle est nettement favorisée par le tabagisme, qui altère durablement la circulation capillaire du sang, ainsi que par l’obésité. Elle entraîne habituellement des cicatrices larges. En cas de perte totale des aréoles, une reconstruction chirurgicale est proposée quelques mois après la cicatrisation complète, qui est elle-même longue et nécessite des pansements quotidiens à domicile pendant plusieurs semaines ou mois.
  • La nécrose partielle de la glande et de la graisse des seins (cytostéatonécrose) se traduit par un nodule induré, qui peut parfois entraîner une reprise chirurgicale. Exceptionnellement, il peut s’agir de nécrose étendue de la glande mammaire, qui nécessite des soins prolongés.
  • L’infection est exceptionnelle mais possible. Elle peut conduire à un drainage chirurgical sous anesthésie générale.
  • Modifications de la sensibilité : à type d’engourdissement, d’insensibilité, ou de sensations « bizarres » des aréoles et des mamelons, ces modifications sont fréquentes et disparaissent habituellement, au moins partiellement, avec le temps (plusieurs mois ou années selon les cas). Elles peuvent néanmoins être définitives.
  • Les cicatrices peuvent être larges ou hypertrophiques (en relief), de façon imprévisible. Elles peuvent parfois nécessiter une retouche chirurgicale lorsqu’elles sont larges et/ou des injections de corticoïdes lorsqu’elles sont hypertrophiques.
  • Les « oreilles » cicatricielles situées à chaque extrémité des cicatrices horizontales peuvent aussi nécessiter une retouche chirurgicale plusieurs mois après l’intervention.
  • Une désunion (lâchage) précoce des cicatrices, rare, peut nécessiter une réintervention chirurgicale.
  • La paralysie du membre supérieur par élongation du plexus brachial est très rare. Liée à la position du bras au cours de l’intervention, elle régresse spontanément dans un délai variable de quelques jours à quelques mois.
  • Des kystes épidermiques peuvent s’observer sur la cicatrice périaréolaire.
  • Le tissu glandulaire enlevé est systématiquement analysé au laboratoire. Il est exceptionnel mais possible de découvrir un cancer débutant, qui nécessite un traitement propre.
  • Les imperfections du résultat sont possibles. Il peut s’agir d’une asymétrie ou d’une correction insuffisante. Ces imperfections justifient parfois une retouche chirurgicale plusieurs mois après l’intervention initiale.

QUESTIONS FRÉQUENTES

QUE DOIS-JE FAIRE AVANT MON INTERVENTION ?

Après la consultation avec votre chirurgien esthétique au cours de laquelle vous avez obtenu toute l’information concernant l’intervention, vous devez:

  • prendre un rendez-vous de consultation avec l’anesthésiste au 01 56 53 58 18. Celle-ci aura lieu à la clinique Sainte-Geneviève au 29 rue Sarrette 75014 Paris
  • se procurer en pharmacie:
    • Le soutien gorge qui sera utilisé dès le lendemain de votre réduction mammaire
    • Les bas de contention qui sont mis durant toute l’intervention
    • Le savon antiseptique pour la douche pré-opératoire.
  • Apporter à la clinique:
    • La feuille d’admission
    • Le devis
    • Le consentement éclairé en rapport avec l’intervention de réduction mammaire.

PEUT-ON ALLAITER APRÈS UNE INTERVENTION DE RÉDUCTION MAMMAIRE ?

L’allaitement après une réduction mammaire est parfois compromis. En effet pour remonter l’aréole et le mamelon il est généralement nécessaire de couper les canaux galactophores dont le rôle est de conduire le lait jusqu’aux mamelons. Dans les suites d’une réduction mammaire, ces canaux galactophores peuvent se reformer et assurer ainsi un possible allaitement. Cependant la reconstitution de ces canaux n’est pas systématique entrainant parfois une excrétion de lait partielle ou nulle.

EST-CE QUE L’INTERVENTION EST DOULOUREUSE ?

La réduction mammaire consiste à retirer un excès de peau et un excès de glande mammaire au niveau des seins. Ces zones sont peu sensibles en post-opératoire contrairement à d’autres interventions comme l’augmentation mammaire par prothèses en rétro-musculaires (derrière le muscle).

La réduction mammaire est considérée comme une intervention peu douloureuse. Dans certains cas l’oedème de la glande mammaire peut reproduire les douleurs que ressentent certains femmes au cours des règles.

Dans tous les cas un traitement antalgique adapté vous sera prescrit par votre chirurgien ou par l’anesthésiste.

EST-CE QUE LES CICATRICES SONT VISIBLES ?

Les cicatrices d’une réduction mammaire sont malheureusement variables d’une patiente à une autre. Idéalement la cicatrice correspond à un trait fin et blanc très discret. Dans tous les cas les cicatrices sont placées de façon à ce qu’elles ne puissent pas être visibles avec un soutien-gorge ou un maillot de bain.

Les patientes qui souhaitent réaliser une réduction mammaire doivent tenir compte que la cicatrisation dépend de la qualité de la suture réalisée par le chirurgien esthétique mais aussi du processus de cicatrisation qui est propre à chacun et par conséquent imprévisible.

EST-IL PRÉFÉRABLE D’ARRÊTER DE FUMER AVANT L’INTERVENTION ?

Le tabac est particulièrement déconseillé avant et après une réduction mammaire. Il est en effet responsable d’une diminution de l’oxygénation des tissus et d’une diminution de la vascularisation par vasoconstriction des vaisseaux.

Les conséquences sont:

  • Une moins bonne cicatrisation
  • Une augmentation du risque de nécrose de l’aréole et du mamelon
  • Une augmentation du risque de cytostéatonécrose (nécrose partielle de la glande mammaire)

A cet effet nous conseillons d’arrêter de fumer au mieux 2 mois avant l’intervention.

DOIT-ON RÉALISER UNE MAMMOGRAPHIE AVANT UNE RÉDUCTION DE LA POITRINE ?

La mammographie est réalisée systématiquement chez les patientes de plus de 35 ans ou lorsqu’il existe des antécédents familiaux de cancer du sein.

Cet examen permet de détecter la présence ou non d’une image suspecte. La mise en évidence d’un nodule suspect devra être analysé et traité avant d’envisager une intervention de réduction mammaire.

POURQUOI RÉALISE T-ON UNE MAMMOGRAPHIE UN AN APRÈS UNE RÉDUCTION MAMMAIRE ?

L’intervention de réduction des seins modifie la configuration de la glande mammaire. Les phénomènes de cicatrisation qui se produisent au sein de la glande mammaire créent des zones de fibroses visibles sur la mammographie.

Il est donc recommandé de faire une mammographie un an après la réduction mammaire afin d’obtenir un examen de référence pour la surveillance ultérieure dans le cadre du dépistage du cancer du sein.